Selon le dernier rapport élaboré par le cabinet de conseil Oxford Insights, le Government AIReadinessIndex2023, le Maroc passe à la 88ème position mondiale, perdant ainsi une place par rapport à 2022(87ème place).
Rappelons au passage que cet indice a été instauré pour donner une idée du degré de préparation du gouvernement de chaque pays à la mise en place de l’IA dans la prestation de services publics. Il est composé de trois sous-indices: Gouvernement, Technologie et Données & Infrastructure(voir la figure ci-dessous).
1- Gouvernement
Le développement de l’IA par un gouvernement nécessite une vision stratégique sur la manière dont il déploie et développe l’IA. La modernisation de la réglementation et l’intégration des aspects liés à la gouvernance et à l’éthique sont également importantes. Un autre aspect tout aussi crucial est la nécessité de disposer d’un capital humain hautement qualifié capable de s’adapter aux changements technologiques rapides.
2- Technologie
La technologie joue un rôle crucial dans le développement de l’IA, fournissant les outils et les infrastructures nécessaires ainsi que les algorithmes pour entraîner et déployer des systèmes intelligents. La recherche et le développement (R&D) pour améliorer les méthodes d’apprentissage automatique et s’adapter aux évolutions technologiques constantes sont également des aspects importants du secteur technologique dans le domaine de l’IA.
3-Données & Infrastructure
Les données et l’infrastructure sont cruciales dans le domaine de l’IA. Des données de qualité sont essentielles pour entraîner des modèles d’IA performants, car leur précision en dépend étroitement. De plus, il est nécessaire d’avoir une infrastructure adaptée et robuste fournissant des capacités de calcul intensif et capable de déployer des modèles dans des environnements réels.
Au niveau régional (MENA: Moyen-Orient et Afrique du Nord), le Maroc occupe la 12ème
place sur19 (comme illustré dans la figure ci-dessous).
Selon le même rapport, les trois indices ont enregistré respectivement les positions 100ème, 71ème et 85ème. Le Maroc se classe au niveau mondial à la 100ème place en matière de gouvernance, comprenant trois sous-piliers: Vision, Gouvernance Éthique, Capacité Digitale et Adaptabilité.
Au niveau régional, le Maroc arrive 2ème en Afrique du Nord devant la Tunisie (81ème), l’Algérie (120ème), la Mauritanie (168ème) et la Libye (173ème). Au niveau africain, le Maroc se classe 6ème après les pays suivants: Maurice (61ème), Égypte (62ème), Afrique du Sud (77ème), Rwanda (84ème) et Tunisie (81ème). Concernant le pilier « Infrastructure & Données », le Maroc a enregistré son meilleur score de 56,79 sur100. En ce qui concerne les volets «Gouvernement» et « Technologie », les scores réalisés sont respectivement de 37,54 et 35,69 sur 100, et dans ces domaines, le Maroc pourrait faire mieux.
Au niveau mondial, les États-Unis occupent la première place, suivis de Singapour, du Royaume-Uni, de la Finlande, du Canada et de la France. En bas du classement, on trouve l’Afrique centrale (189ème), l’Érythrée (190ème), le Soudan du Sud (191ème), la Syrie (192ème) et la Corée du Nord (193ème).
Le Maroc, grâce à ses atouts, pourrait améliorer son score au niveau mondial et régional. En effet, la volonté exprimée par la plus haute autorité de l’État marocain, le Roi Mohammed VI, à l’occasion de la fête du trône le 30/7/2008, où il déclarait: « Nous avons autant d’ambition
que de détermination pour assurer l’insertion du Maroc, par ses entreprises et ses universités, dans l’économie mondiale du savoir […] ». D’autre part, la dynamique continue des différents acteurs conduira incontestablement notre pays à passer à la vitesse supérieure et à réaliser une nette progression dans le processus d’implémentation de l’IA.
Je crois qu’il serait important d’adopter une lecture approfondie du rapport « Government AI Readiness Index 2023 » pour s’arrêter sur les points forts et les points faibles (analyse SWOT) afin de dégager des pistes d’amélioration. À mon avis, le Maroc pourrait améliorer sa position à l’échelle mondiale et régionale, tant en termes absolus qu’en termes relatifs. Les principales recommandations sont axées autour des points suivants:
- – Évaluation partielle et impartiale des stratégies anciennes pour surmonter les erreurs du passé;
- – Promotion des initiatives d’innovation en encourageant les Licornes(startups IA valorisées);
- – Mise en place d’une bonne gouvernance (vision claire, pilotage pour une meilleure synergie, suivi et audit partiel, etc.);
- – Accélération du déploiement des Datacenters (puissance de calcul nécessaire pour entraîner des modèles/stockage de données importantes) pour développer l’IA;
- – Passage à la vitesse supérieure dans la formation des experts en IA(ouverture à l’international);
- – Renforcement de l’aspect juridique (réglementation et sécurité des données).
- L’événement digital de l’année 2023
La Conférence mondiale des radiocommunications (CMR), qui se tient tous les 3 à 4 ans, est organisée par le secteur UIT-R (responsable de la radiocommunication) pour discuter des questions liées au spectre radioélectrique et aux orbites satellitaires. Cette conférence offre l’opportunité d’ajuster les réglementations pour faire face aux évolutions technologiques rapides, assurant ainsi une exploitation efficace des ressources spectrales et une coordination internationale dans le domaine des radiocommunications.
La CMR-23 s’est déroulée à Dubaï, aux Émirats arabes unis, du 20 novembre au 15 décembre 2023. Les principaux points à l’ordre du jour de la CMR-23 étaient les suivants :
– La protection du service mobile aéronautique et maritime dans la bande 4,8-4,99 GHz ;
– Les nouvelles bandes de fréquences pour la 5G, la 6G ;
– Étude d’opportunité d’une attribution mobile dans la bande 470-694 MHz en région 1.